Paris, mon Paris. 1er arrondissement – Place des Pyramides

Publié le par Bernard K

Les beaux jours arrivent, enfin bientôt le Printemps.

Et j’ai envie de reprendre mes balades parisiennes trop longtemps interrompues par l’hiver, par le froid, par la neige, par la pluie.

 

 

Une  première promenade presque printanière  dans le 1er arrondissement.

« La place des Pyramides » en 1875 - Giuseppe De Nittis (1846 – 1884) - musée d'Orsay, Paris, France - ©photo musée d'Orsay / rmn

« La place des Pyramides » en 1875 - Giuseppe De Nittis (1846 – 1884) - musée d'Orsay, Paris, France - ©photo musée d'Orsay / rmn

Paris, mon Paris. 1er arrondissement – Place des Pyramides

La place des Pyramides est située à l’intersection de la rue de Rivoli et de la rue des Pyramides, face aux jardins des Tuileries et du Carrousel. Elle s’appela précédemment place de Rivoli. La place fait 42 mètres de long sur 24 mètres de large. La rue des Pyramides qui la prolonge évoque la bataille des pyramides qui eut lieu le 3 thermidor An VI (21 juillet 1798) entre l'Armée française d'Orient commandée par Bonaparte et les forces Mamelouks commandées par Mourad Bey, lors de la Campagne d'Égypte. La  bataille se déroula non loin des pyramides de Gizeh. « Du haut de ces pyramides quarante siècles d'Histoire vous contemplent ». La place reçu son nom en 1932.

Mais ici nulle pyramide, nulle trace de Bonaparte.

C’est une autre grande figure de l’histoire de France qui de son piédestal regarde le Jardin des Tuileries par-dessus la circulation automobile.

Paris, mon Paris. 1er arrondissement – Place des Pyramides

Au centre de la place est érigée une statue équestre de Jeanne d’Arc. Elle est l'œuvre du sculpteur Emmanuel Frémiet. Elle fut installée en 1872. Comme son maitre d'œuvre ne la trouvait pas satisfaisante, il en fera une seconde (pour la ville de Nancy) puis une troisième qui viendra remplacer l'original de la place des Pyramides. Celle-ci fut érigée en 1899.

Paris, mon Paris. 1er arrondissement – Place des Pyramides

Mais cette statue a une histoire. Voici l’article du journal « l’Est Républicain » signé Alexandre Poplavsky et parut le 9 avril 2017 :

« L’histoire est assez invraisemblable. Elle porte sur la statue Jeanne d’Arc de Nancy, située en vieille ville, place La Fayette, dans le prolongement de la rue des Maréchaux. Grâce à nos archives et au remarquable travail d’un Nancéien piqué et curieux d’histoire, Alain Faron, nous avons pu reconstituer le film de cette intrigue qui lie Nancy et Paris autour de l’œuvre du sculpteur animalier Emmanuel Frémiet.

L’histoire commence en 1870. À l’issue de la guerre franco-allemande, le gouvernement décide de faire construire une statue à l’effigie de Jeanne d’Arc, symbole « de la reconquête », place des Pyramides à Paris, non loin du lieu où la Pucelle aurait d’ailleurs été blessée lors de sa tentative ratée de prise de la ville. De 1870 à 1914, qualifiée d’« âge d’or de la statuomanie », cette œuvre sera la seule des 150 édifiées dans la capitale qui sera payée par l’État.

Inaugurée en février 1874, la statue équestre avec une Jeanne d’Arc tête nue et portant une armure, chevauchant un puissant cheval caparaçonné et brandissant son étendard de la main droite, essuie immédiatement une pluie de critiques. Le Figaro de l’époque publie les plus vives réprobations. Dans son édition du 22 février 1874 on peut ainsi lire : « On a découvert une statue représentant une toute petite fille bien laide, s’en allant je ne sais où, sur un cheval de poste ». Dur.

Très touché, Emmanuel Frémiet décide de recommencer son œuvre. Dans la revue « Lorraine artiste » d’avril 1889, on apprend qu’il passe cette année-là à l’action, en faisant fondre la statue à ses frais. Elle est vite saluée. Jules Ferry, lui-même, envoya une carte à Frémiet sur laquelle il écrivait que « j’étais un digne représentant du grand art désintéressé », racontera l’artiste.

À l’annonce de la fonte de cette seconde œuvre dédiée à la Pucelle, une idée traverse l’esprit des Nancéiens. « La Lorraine n’a point de statue de Jeanne d’Arc, d’œuvre vraiment digne du sujet. À la nouvelle que l’une des deux œuvres de M. Frémiet allait devenir disponible, quelques Nancéiens prirent l’initiative de former un comité… et une souscription », peut-on lire dans L’Est Républicain du 20 juillet 1889. Finalement, un mécène juif et nationaliste français, Daniel Iffla, connu sous le pseudonyme plus romanesque d’Osiris, décida de payer cette Jeanne d’Arc et de l’offrir à la ville de Nancy. Après de longs débats municipaux, elle fut installée place La Fayette. Une autre statue issue du même moule s’envola la même année pour Philadelphie et d’autres répliques rejoignirent Lille, Compiègne, Saint-Etienne, Melbourne, Portland, La Nouvelle-Orléans… Plus tard, « un jour où le hasard m’avait détourné dans mon jardin un petit Affluent de Pactole », dira Frémiet, l’artiste eut l’idée de se faire la statue pour son compte personnel. « Cette fantaisie me coûta assez cher, mais je ne l’ai jamais regrettée ». Et pour cause ! En 1898, profitant des travaux sur le piédestal de son œuvre de la place des Pyramides à Paris, il substitua sa nouvelle statue, une réplique de celle de Nancy donc, à l’ancienne. « J’avais fait le coup tout seul, et à mes frais », racontera encore Emmanuel Frémiet. Pour éviter que sa Jeanne d’Arc corrigée, améliorée et dorée ne soit à son tour enlevée par les autorités pour remettre celle tant décriée à son inauguration, il s’empressa d’aller faire fondre, encore et toujours à ses frais, sa première Jeanne d’Arc. »

Alexandre Poplavsky ; L’Est Républicain, 09/04/2017

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La statue est classée aux Monuments Historiques par arrêté du 31 mars 1992.

Et voici ce que dit la notice :

« Commandé par le gouvernement de la 3ème République au lendemain de la défaite de 1870, le monument était destiné à redonner confiance à la nation humiliée. La statue de Fremiet fut dressée en 1874, au centre de la place des Pyramides, non loin de l'endroit où l'héroïne avait été blessée lors de son infructueuse tentative pour entrer dans Paris. A l'origine, et jusqu'en 1914, cette effigie de Jeanne d'Arc fut le symbole de la reconquête. L'artiste, ayant fait une autre version du monument pour la ville de Nancy en 1889, remplaça 10 ans plus tard le cheval du monument parisien par une copie de celui de Nancy, ce qui lui valut de vives critiques. »

Paris, mon Paris. 1er arrondissement – Place des Pyramides

Pendant de nombreuses années tous les premier mai un parti politique chargé de N rassemblait militants et sympathisants devant la statue.

 

 

 

 

Plus festif :  la statue se trouve à la sortie du tunnel de l’avenue du Général-Lemonnier et voit donc passer chaque année les coureurs du Tour de France lors de la dernière étape.

Paris, mon Paris. 1er arrondissement – Place des Pyramides
L'Hôtel Regina au début du 20ème siècle

L'Hôtel Regina au début du 20ème siècle

 

Tout ce que je connais de Jeanne d’Arc c’est ce que j’ai appris à l’école il y a fort longtemps.

Jeanne une jeune paysanne lorraine qui entendit des voix : « Jeanne, Jeanne va bouter les Anglais hors de France ». C’était pendant la Guerre de Cent Ans.

Et Jeanne s’en va les bouter. Au passage elle rencontre le roi de France. Elle le reconnait caché parmi les courtisans « Gentil Dauphin… » et elle le fait sacré à Reims.

Jeanne d’Arc qui meurt brulée vierge et martyre accusée de sorcellerie par l’évêque Pierre Cauchon.

Bien, je ne vais pas ici vous conter toute l’histoire de Jeanne d’Arc.

Elle fait sacrer le roi Charles VII à Reims le 17 juillet 1429. Tandis que le roi essaye de négocier la paix et une entente avec le parti Bourguignon allié des Anglais, Jeanne continue son offensive militaire et espère reprendre Paris. Le 8 septembre 1429 elle attaque la ville par la Porte Saint Honoré. Cette porte n’existe plus. Elle se trouvait près de l’actuel carrefour de la rue Saint-Honoré de l’avenue de l’Opéra. Jeanne d’Arc fut blessée à la cuisse. Le siège de Paris est levé et l’armée est dissoute.

Un médaillon au 161 de la rue Saint-Honoré « Ici s’élevait la Porte Saint-Honoré près de laquelle Jeanne d’Arc fut blessée le 8 septembre 1429 »

Paris, mon Paris. 1er arrondissement – Place des Pyramides
Paris, mon Paris. 1er arrondissement – Place des Pyramides
Paris, mon Paris. 1er arrondissement – Place des Pyramides

La canonisation de Jeanne d’Arc est récente car elle date de 1920. Je pensais qu’elle était sainte depuis fort longtemps.

La canonisation pour l'Eglise Catholique, c’est: « Mettre au nombre des saints suivant les règles et avec les cérémonies prescrites par l’Eglise. La canonisation est prononcée par le pape. »

Eglise.catholique.fr

Mais pour être canonisé il faut qu’il y ait entre autres deux miracles, bien sûr reconnus par l’Eglise Catholique. Les miracles de Jeanne ont fait suite à des prières de religieuses très malades set qui se sont retrouvées en bonne santé vers la fin du XIXème siècle.

La Porte Saint-Honoré, où fut blessée Jeanne d'Arc, reconstituée devant l'église Saint-Roch pour la canonisation de Jeanne d'Arc : photographie de presse : Agence Rol - Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

La Porte Saint-Honoré, où fut blessée Jeanne d'Arc, reconstituée devant l'église Saint-Roch pour la canonisation de Jeanne d'Arc : photographie de presse : Agence Rol - Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

A Paris une place située dans le 13ème arrondissement porte le nom de Jeanne d’Arc. Au centre de cette place se trouve l’église Notre-Dame-de-la-Gare.

Dans le 18ème arrondissement se trouve la Basilique Jeanne d’Arc.

Photos  © Bernard-K.Project (sauf indications)

Publié dans PARIS

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